Coralie Balmy, de l’Ombre à l’Océan
Des débuts prometteurs …
Coralie Balmy naît le 2 juin 1987 à La Trinité en Martinique. C’est dès l’adolescence qu’elle rejoint Toulouse en métropole et le TOEC, club très ouvert aux nageuses et nageurs de bon niveau venant des Départements d’Outremer. Dès ses 16 ans, Coralie étrenne les titres de Championnes de France de sa catégorie à la fois dans les 100, 200 et 400m NL, mais se révélera de plus en plus sur le 400m NL devenant sa spécialité allant jusqu’à remporter les Championnats des Etats Unis Junior sur cette épreuve. Elle est sélectionnée pour la première fois en équipe de France sénior lors de l’Euro 2006 en petit bassin à Helsinki. Coralie s’illustre sur le 400m NL allant jusqu’en finale, prenant la 7ème place, qui vit sa compatriote Laure Manaudou remporter le titre de Championne d’Europe de la distance. L’année suivante, rebelotte cette fois-ci à l’Euro 2007 en petit bassin à Debrecen en Hongrie où cette fois-ci elle remporte la médaille de bronze sur le 200m NL en étant également finaliste sur les 400 et 800m NL. Le 800m NL où Coralie Balmy s’illustrera en novembre 2007 lors d’une étape de Coupe de France à Montpellier où elle surclasse la chef de file de la Natation Française Laure Manaudou de près de 3 secondes.
Coralie franchit un nouveau pallier lors de l’Euro 2008 à Eindhoven, en Grand Bassin cette fois-ci en remportant le relais 4x200m NL en compagnie de Laure Manaudou, Alena Popchanka et Mylène Lazare en 7min 52s 09, à peine à 2 secondes du record mondial du relais américain détenu par Natalie Coughlin, Dana Vollmer, Lacey Nymeyer et Katie Hoff. Côté individuel, Coralie devient vice-championne d’Europe du 400m NL, tout juste derrière l’Italienne Federica Pellegrini qui chipe à la même occasion le record du monde à Laure Manaudou qu’elle détenait depuis 2 ans. Quant à la performance de Coralie, 4min 4s 15, c’est tout simplement la 5ème meilleure performance mondiale de tous les temps sur cette distance !
Des résultats olympiens honorables
Qualifiée à Pékin sur le 400m NL, c’est avec une surprenante 4ème place, certes la médaille en chocolat, qu’elle finit en finale du 400m NL. Cette même finale qui vit par contre sa compatriote Laure Manaudou échouer à la dernière place. Coralie vit aussi la finale avec le relais féminin du 4x200m NL qui termina à la 5ème place. Mais c’est moins ses performances sportives et plus son idylle avec le tout nouveau champion olympique du 100m NL Alain Bernard qui la mettra au devant de la scène et à la une des revues “People”. Coralie n’aimera pourtant pas être exposée de la sorte médiatiquement. Elle n’évoquera jamais quelconques aspects de sa vie privée en public.
Coralie Balmy finit l’année 2008 en trombe puisqu’elle bat son premier record du monde en petit bassin sur le 200m NL lors des Championnats de France organisés à Angers. Quelques jours plus tard, elle succède à Laure Manaudou au titre de championne d’Europe en petit bassin sur le 400m NL à Rijeka en Croatie et remporte la médaille d’argent au 800m NL, devancée par l’Italienne Allesia Filippi.
Des performances qui se font ressentir jusqu’à son île d’origine, puisque la Piscine de Sainte Marie, ville où a grandi Coralie Balmy en Martinique a été rebaptisée à son nom. Entre temps, La Martiniquaise a quitté Toulouse et le TOEC pour suivre son entraîneur Frédéric Barale à Antibes.
Les saisons 2009 et 2010 sont plus anonymes pour Coralie Balmy, malgré une 5ème place sur le 400m NL aux Mondiaux de Rome, et surtout un titre de championne d’Europe à l’Euro en Petit Bassin à Istanbul en décembre 2009 sur sa distance de prédilection le 400m NL. Elle échoue par contre lors de l’Euro 2010 en grand bassin
à Budapest à la 8ème place sur le 200m NL et à la 6ème place sur le 400m NL alors que l’équipe de France est à son apothéose lors de cette échéance. Coralie se consolera tout de même avec une médaille d’argent remportée avec son équipe du relais 4x200m NL composée de Margaux Farrell, Ophélie-Cyrielle Etienne et de la nouvelle Star montante de la Natation Française : Camille Muffat.
Face à ces contre-performances, Coralie se remet en question durant des mois et c’est en février 2011 qu’elle décide de quitter son entraîneur de toujours, Frédéric Barale, pour Franck Esposito au sein du pôle France d’Antibes. Malgré ces changements, elle échoue par la suite à se qualifier en individuel pour les Mondiaux de Shanghaï lors des championnats de France où elle s’incline sur le 400m face à la prometteuse Niçoise Camille Muffat. Coralie sera présente à ces Mondiaux au relais 4x200m NL mais qui échouera au pied du podium.
Les sommets européens
Coralie inversera la tendance lors de l’Euro 2012 en Grand Bassin à Debrecen où elle retrouve les podiums internationaux avec une médaille d’argent sur le 800m NL et surtout le titre de Championne d’Europe sur le 400m NL !
De bon augure au vu des JO de Londres qui arrive quelques mois plus tard. Coralie parvient en finale des 400m et 800m NL, mais ne finit que 6ème et 7ème respectivement où l’on voit Camille Muffat remporté le titre olympique sur le 400m. Par contre, elle entrera dans l’Histoire de la Natation Française en faisant partie du tout premier relais féminin Français médaillé olympique lorsque sur le 4x 200m NL, en compagnie de Ophélie Cyrielle-Etienne, Charlotte Bonnet et de Camille Muffat, qui décroche le bronze ! Ce même relais quasiment avec Mylène Lazare à la place d’Ophélie qui reprend le bronze un an plus tard mais cette fois aux Mondiaux à Barcelone derrière les Américaines et les Australiennes.
Les saisons suivantes seront moins élogieuses, Coralie ne passe même pas le stade des séries du 400m à l’Euro 2014 à Berlin ni aux Mondiaux de Kazan en 2015. A la retraite de Camille Muffat des bassins en juillet 2014, c’est pourtant Coralie qui endosse le rôle de leader auprès d’une génération de nageuse en devenant la capitaine de l’équipe de France.
Bouleversements et changements
En mars 2015, une de ses grandes amies, bien que ex-principale rivale, Camille Muffat décède d’un accident d’hélicoptère en Argentine lors du tournage d’une émission de télévision. Un énorme choc pour elle ainsi que pour toute la Natation Française. C’est ensuite la rupture amoureuse avec Alain Bernard qui suit. Coralie quitte Antibes pour le M.U.C. à Montpellier pour un nouveau départ. C’est dans sa nouvelle ville que le 30 mars 2016, elle se qualifie pour les JO de Rio aux championnats de France à Montpellier, la même piscine où elle s’entraîne désormais, en étant la seule athlète à battre les minimas imposés, hommes et femmes confondus, après avoir remporté le 400m NL en 4 min 5 s 38.
Aux JO de Rio, en finale du 400 m nage libre, Coralie Balmy pouvait ambitionner un podium, enregistrant le 4ème temps des demi-finales. Mais la Française, 8e en 4’06″98, a vite perdu ses illusions dans une course marquée par le record du monde de l’Américaine Katie Ledecky (3’56″46). Pour son ultime compétition internationale, Coralie ne pourra même pas se consoler avec le relais du 4x200m, car l’équipe échouera en série. C’est sur cet échec que Coralie tire sa révérence …
Une reconversion avec conviction
Suite à sa retraite sportive, Coralie Balmy se met radicalement en marge du monde de la Natation. Elle a toujours apprécié la compagnie des animaux, ayant un père vétérinaire et étant originaire de la Martinique, Coralie est très sensible à l’environnement. Vu l’actualité et la pollution massive de plastique en mer, cela l’a amené à créer son association appelée “Be Green Ocean” qui a pour but de sensibiliser les gens à l’environnement marin très fragile à travers des activitiés sportives, sous-marines et scientifiques. En parallèle de cela, elle soigne des tortues en bénévolat mais ne serait pas contre développer davantage la Natation dans les îles. Coralie est toujours prête à partager son expérience ô combien précieuse du haut niveau en parrainant des jeunes nageurs en devenir !