Dara Torres et sa Longévité
Dara Grace Torres est née le 15 avril 1967 à Jupiter. Elle dispute sa première compétition internationale à 14 ans en 1981. Dès l’année suivante en 1982, elle remporte son premier titre national senior. Plus encore, le 29 janvier 1982, l’Américaine améliore le record du monde du 50 m nage libre alors qu’elle n’a que 16 ans. Elle connut son premier titre international en 1983 avec le titre panaméricain du relais 4×100 mètres.
Sélectionnée pour les Jeux olympiques de 1984 organisés à Los Angeles, elle participe avec ses compatriotes à l’épreuve du relais 4×100 m nage libre. Le quatuor américain s’impose et Dara Torres obtient son premier titre olympique à 17 ans. Jusqu’en 1988, bien que devenant boulimique par un régime drastique imposé par son entraineur, elle collectionna 28 titres NCAA, un record, pendant qu’elle étudiait à l’Université de Floride.
Quatre ans plus tard à Séoul, elle obtient cette fois une médaille de bronze toujours avec le relais américain du 4×100 m nage libre. Entretemps, la nageuse décrochait sa première médaille mondiale lors des championnats du monde 1986 de Madrid. A l’issue des JO de Seoul, elle décida une première fois de prendre sa retraite sportive.
Son Premier Come Back
Elle reprit le chemin des piscines en 1991, à 24 ans. Alors assistante de production à NBC Sports, à New York, l’idée d’un retour lui fut donnée par le come-back que tentait le patineur artistique Brian Boitano. Elle parvint à se qualifier aux Jeux Olympiques de 1992 à Barcelone. Le relais américain du 4 × 100 m nage libre retrouve la plus haute marche du podium en établissant un nouveau record du monde. Dara Torres participe à cette nouvelle victoire et à ce nouveau record. Âgée de 25 ans, l’Américaine décide d’arrêter sa carrière commencée 11 années plus tôt au plus haut niveau.
Après son retrait, l’Américaine entame une carrière dans les médias sportifs américains mais également dans le mannequinat (elle apparaît notamment dans le célèbre magazine américain Sports Illustrated). Elle connut en outre un premier mariage difficile entre 1993 et 1995.
Son Deuxième Come Back
Dara Torres annonce son retour à la compétition en 1999, dans l’optique des Jeux de Sydney 2000 à la suite d’un pari ; elle convainc l’entraîneur de sprint Richard Quick de la préparer en vue de ces Jeux, et quitta la Californie pour rejoindre sa base de préparation en Floride où était présente également Jenny Thompson, qui parut enchantée dans un premier temps, mais devint rivale au fur et à mesure que Darra la battait lors de compétitions nationales. Sept années après sa dernière apparition dans les bassins internationaux, elle entame une préparation physique pour participer aux Jeux olympiques d’été de 2000 organisés par la ville de Sydney (Australie). L’année suivante, lors des sélections olympiques américaines, la nageuse obtient sa qualification non seulement au sein des relais 4 × 100 m nage libre et 4×100m 4 nages, mais également sur plusieurs épreuves individuelles: 50m et 100m nage libre, 100 m papillon.
Un an plus tard, l’Américaine participe donc à ses quatrièmes Jeux. Avec Amy Van Dyken, Jenny Thompson et Courtney Shealy, Dara Torres établit tout d’abord un nouveau record du monde sur le relais 4 × 100 m nage libre et décroche donc la médaille d’or. La nageuse enchaîne ensuite trois podiums dans les épreuves individuelles en montant sur la troisième marche sur 100 m papillon, 50 m (ex aequo avec sa camarade d’entrainement Jenny Thompson) et 100 m nage libre. À chaque fois, l’Américaine est devancée par la Néerlandaise Inge de Bruijn (vainqueur des trois épreuves), la Suédoise Therese Alshammar sur les deux épreuves en nage libre et la Slovaque Martina Moravcová sur 100 m papillon. Pour la première fois, Dara Torres remporte des médailles olympiques individuelles. La nageuse conclut ce rendez-vous olympique en remportant une deuxième médaille d’or sur l’épreuve du 4 × 100 m 4 nages.
Grâce aux deux titres olympiques obtenus à 33 ans, elle devient la championne olympique la plus âgée de la natation américaine. Après Jenny Thompson, elle devient également la nageuse américaine la plus médaillée de l’histoire avec huit breloques (4 en or, 4 en bronze). À nouveau, la nageuse prend sa retraite sportive après avoir gagné ces cinq médailles en Australie, sans savoir ce qu’elle allait faire de sa vie, ayant consacré les 13 derniers mois exclusivement à la préparation de ces JO.
Son Ultime Come Back
Une nouvelle fois éloignée des bassins internationaux, Dara Torres retrouve l’univers des médias. Elle se remarie et connu une grossesse difficile au cours de laquelle elle repris la natation pour apaiser cette dernière. Elle mis au monde en avril 2006 sa fille, Tessa Grace. Par la suite, elle reprit la natation pour s’entretenir puis, sans objectif particulier, qu’elle fut la première surprise quand elle battit, quelques mois plus tard, un « record du monde » dans sa catégorie « masters » (vétérans). Elle décida de continuer sur sa lancée afin de tenter de se qualifier aux Jeux olympiques de Pékin.
En 2007 et 2008, elle investit plus de 100.000$ par an, s’offrant un entraîneur général, Michael Lohberg, un entraîneur de sprint, deux spécialistes des étirements, un chiropracteur et une garde pour sa fille. En août 2007, Dara Torres, âgée de 40 ans, remporte un nouveau titre de championne des États-Unis sur 100 m nage libre. De bonne augure pour une qualification olympique. Avant elle, Rowdy Gaines avait été le plus vieux nageur qualifié pour les Trials pour les JO d’Atlanta en 1996, à 35 ans. Elle finit par se qualifier aux JO de Pekin sur les 50 et 100m NL devançant à chaque occasion Natalie Coughlin. Elle sera accompagnée de sa compatriote, Susan Rapp Von der Lippe, qui elle aussi avait participer aux JO de Los Angeles en 1984 ou elle fit 2e du 200m brasse. Elle décide cependant de décliner sa sélection au 100m pour se concentrer sur le 50m et bien entendu sur les relais.
Les fameuses combinaisons
Les JO de Pekin, c’est aussi la grande période des combinaisons en polyuréthane, comme évoquée dans un épisode précédent. Dara se prit au jeu, mais avec beaucoup de difficulté pour enfiler la LZR Racer, en déchirant trois au passage, à 500$ pièce. Son entraineur Michael Lohberg luttait contre une anémie aplastique, ne pouvait donc pas accompagner Dara à ces jeux. Elle fera parler d’elle malgré cela en détaillant à ses concurrentes australiennes son accouchement en leur expliquant l’usage des étriers ! Idéal pour déconcentrer l’adversaire, n’est-ce pas ? Mais elle montrera aussi un grand sens du fair-play, en aidant, avant sa demi-finale, sa concurrente la Suédoise Therese Alshammar dont la combinaison s’est déchirée de haut en bas. Un réflexe maternel, dira-t-elle.
Elle y remporte 3 médailles d’argent : sur le 50 m nage libre en 24 s 07 à seulement un centième de l’allemande Britta Steffen, sur le relais 4×100m nage libre (avec Natalie Coughlin, Lacey Nymeyer et Kara Lynn Joyce) et sur le relais 4×100m 4 nages (avec Natalie Coughlin, Rebecca Soni et Christine Magnuson) où elle nagea lancée en 52’’27 le 100 mètres le plus rapide de l’histoire.
Dara Torres restera surtout inscrite dans les mémoires comme la femme qui, à 41 ans, à l’issue de son ultime quête, a été médaillée d’argent du 50 mètres nage libre des Jeux de Pékin, sans doute le plus beau couronnement qu’on puisse imaginer pour sa carrière. Elle continuera jusqu’au Mondiaux de Rome l’année suivante et de tenter ultimement mais vainement de se qualifier pour les JO de Londres de 2012 avant d’annoncer sa retraite définitive. La mort de son entraineur Lohberg, une opération lourde au genou ainsi que le poids des années sur l’exigence des entrainements du haut niveau auront finalement eu raison de sa carrière somme toute exceptionnelle.
En Bref …
Dara Torres est sans doute l’héroïne de la plus incroyable aventure survenue à une nageuse. Elle est la première nageuse américaine présente dans cinq Jeux olympiques, en 1984, 1988, 1992, 2000 et 2008, et l’une des « candidates » au titre (officieux) de plus grande nageuse du quart de siècle. Avec 4 médailles d’or, 3 d’argent et 4 de bronze, Dara est l’une des nageuses les plus titrées aux Jeux Olympiques. Bon nombre de personne de son entourrage à travers sa carrière l’ont reconnu. Le succès de Dara est avant tout dû à une hygiène de vie irréprochable, un acharnement sans faille de tout effort physique. Mais ce qui explique sa capacité à avoir duré aussi longtemps dans le plus haut niveau est son ouverture à tout changement de technique de nage où elle devait s’adapter aux évolutions de la Natation durant 3 décennies, le fait d’orienter d’avantages ses entrainements sur de la récupération et des étirements au fur et à mesure que son âge le lui demandait, sans oublier une diététique pointilleuse qu’elle devait s’imposer pour rester la plus compétitive possible.